Au
nombre de 300 000, les bahá’ís forment la plus importante minorité
religieuse en Iran et ont subi de sévères persécutions pendant
plusieurs années. Le gouvernement de la République islamique d’Iran a
condamné la foi bahá’íe, la qualifiant d’hérésie.
Selon le
bureau de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations Unies, le
gouvernement iranien a exécuté plus de 200 bahá’ís entre 1978 et 1998.
Des centaines d’autres ont été arrêtés ou emprisonnés, et des dizaines
de milliers se sont vus privés d’accès à l’emploi, aux pensions, à
l’entreprise et à l’éducation.
Les agences internationales des
droits humains rapportent, parmi des violations continues, la
confiscation et la destruction de lieux saints bahá’ís, la saisie de
capitaux, ainsi que le harcèlement, l’arrestation et la détention
arbitraires d’individus.
En décembre 2005, pour la 18e fois
depuis 1985, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté une
résolution mise de l’avant par le Canada, exprimant « de sérieuses
inquiétudes » quant à la situation des droits humains en Iran,
soulignant en particulier la persécution de la communauté bahá’íe dans
ce pays.
La résolution signalait « l’intensification et la
fréquence accrue de la discrimination et des autres violations des
droits humains contre les bahá’ís, incluant des cas d’arrestation et de
détention arbitraires, le déni de la liberté de religion ou
l’interdiction de mener publiquement les affaires de la communauté, le
mépris des droits de propriété, la destruction de sites religieux
importants, la suspension d’activités sociales, éducatives et reliées à
la communauté, et le déni d’accès à l’éducation supérieure, à l’emploi,
aux pensions, à un logement adéquat et autres allocations… ».
En mars 2006, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion a diffusé des
informations
à propos d’une lettre confidentielle envoyée le 29 octobre 2005 par le
chef des forces armées de l’Iran à un certain nombre d’agences
gouvernementales, incluant le ministère de l’Information, la garde
révolutionnaire et les forces de police. Elle déclarait que le chef
suprême, l’ayatollah Khamenei, avait ordonné au quartier général
d’identifier les personnes adhérant à la foi bahá’íe et de suivre de
près leurs activités. La lettre demandait aux destinataires de
recueillir toute information concernant les membres de la foi bahá’íe.
Ces nouvelles inquiétantes sont parues dans le sillage de la montée des
attaques médiatiques contre les bahá’ís dans les médias subventionnés
par le gouvernement. Un nombre encore plus grand de bahá’ís ont été
arrêtés en 2006, parmi lesquels 54 jeunes, à Shiraz, en mai. Le
Rapporteur spécial de l’ONU sur le logement a également publié un
rapport, en juin 2006, indiquant que plus de 640 propriétés appartenant
à des bahá’ís avaient été saisies depuis 1980. En juillet 2006, plus de
125 bahá’ís iraniens étaient en attente de leur procès, plusieurs sans
charges formelles et uniquement à cause de leurs croyances.