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20 juillet 2021

Renforcer l'esprit en temps de pandémie

À l'approche de l'été 2021, des régions du monde – comme la nôtre – ont ressenti de l'espoir et du soulagement. Entre temps, des milliards sont restés en alerte pandémique élevée. Les décès dus au Covid-19 ont frôlé les quatre millions. Les pays les plus pauvres avaient des systèmes médicaux extrêmement contraints. Seuls de petits pourcentages ont été vaccinés. Même au Canada, les effets de la pandémie persistent : des lacunes dans nos soutiens sociaux ont été révélées; la confiance dans l'autorité s'est érodée ; les divisions économiques et ethniques se sont révélées et se sont aggravées ; les théories du complot abondent ; l'isolement social et la solitude persistent. Il y a bien plus dans une pandémie mondiale que les victimes évidentes.



L'anxiété, la dépression, la xénophobie, l'ennui, l'impuissance, les nouvelles peurs et l'aggravation des dépendances sont les dommages collatéraux de Covid-19. Les organisateurs de la série Grandes idées de la communauté bahá'íe d'Ottawa ont invité un psychiatre local, Louis Soucy, à partager ses idées sur le traumatisme psychologique et spirituel qui afflige l'humanité, et sur ce qu'il faut faire à ce sujet. Le Dr Soucy, un vétéran de diverses lignes de front de la psychiatrie, applique les connaissances et la pratique bahá'íes à son développement professionnel depuis son adolescence. Il s'est immédiatement concentré sur le stress.

Le stress, qu'il soit aigu ou chronique, est « un changement qui provoque des tensions physiques, émotionnelles, psychologiques et spirituelles ». Certains résultats sont mesurables (fréquence cardiaque élevée), mais pendant une pandémie, les symptômes intangibles se sont également multipliés. L'isolement, une perte d'équilibre mental, même nos valeurs, les objectifs détenus par une personne ou même une communauté entière, sont affectés. Les humains acquièrent des connaissances en reconnaissant des schémas et des connexions, mais ce processus est notoirement entravé par nos biais cognitifs, tels que le célèbre effet « Dunning -Kruger » : moins les gens en savent sur un sujet, plus ils ont tendance à avoir confiance en leur jugement. « Chaque problème compliqué a une solution simple », a fait remarquer Soucy, « et d’habitude c'est faux ! »

Bahá’u’lláh, le prophète-fondateur de la foi bahá’íe, a classifié les plus grands dons du Créateur à l'humanité : « La première et principale de ces faveurs est le don de l'intelligence ... Un tel don, en effet, le met à même de discerner la vérité en toutes choses; il le conduit à ce qui est juste et l'aide à découvrir les secrets de la création. » Alignez cela avec l'enseignement cardinal bahá’í de l'harmonie essentielle entre la science et la vraie religion, et il devient clair que, comme le Christ l'a dit, « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre. »



Sachant que les effets du Covid-19, au-delà des chiffres de mortalité toujours en hausse, ont lourdement nui au développement économique, éducatif et social, que faire ? Le Dr Soucy a commencé par les bases – le sommeil, l'alimentation, l'activité physique et éviter les déficits addictifs de l'alcool, du tabac et nos diverses obsessions d'écran – puis a envisagé des pratiques spirituelles partagées. « L'appartenance à une communauté religieuse s'est avérée protectrice » contre la pandémie et d'autres formes de stress. Plus précisément, les enseignements baha'is nous appellent à la prière et à la méditation régulières, mais aussi à nous lever pour servir les autres, non seulement pour eux mais, comme la science le confirme, pour notre propre bien-être.

« N'oubliez pas l'espoir. L'espoir, c'est plus que souhaiter que les choses s’améliorent », a souligné le Dr Soucy. Le psychologue Rick Snyder a proposé un modèle d'espoir : des objectifs, une direction ; l'agence, la conviction que nous pouvons faire quelque chose ; et enfin, la motivation. « L'espérance existentielle », longtemps facteur de foi religieuse, nous pousse à reconnaître « que nous ne contrôlons pas ce qui nous arrive, mais que nous pouvons choisir comment y répondre ». Par exemple, le poète Rúmí a recommandé d'accueillir un étranger dans sa vie, puisque chacun a été envoyé comme guide. Le bouddhisme nous a mis en garde contre les « deux flèches » - la première est un événement qui peut nous transpercer, mais c'est la deuxième flèche d'inquiétude, de culpabilité ou de vengeance qui fait vraiment le mal. La conclusion du Dr Soucy? « Les tests nous offrent une opportunité, voire une nécessité, de grandir. »

« ... depuis les temps immémoriaux et pour l'éternité, a toujours voulu et voudra toujours éprouver ses serviteurs, afin de distinguer la lumière de l'obscurité, le vrai du faux, le bien du mal, le bon conseil du mauvais, le bonheur de la misère, la rose des épines... » Bahá’u’lláh

Le fils de Bahá’u’lláh, 'Abdu’l-Bahá, a écrit: « L'épreuve est bien ce que vous en dites : elle détache du miroir du cœur de la rouille de l'égotisme, pour que le Soleil de Vérité puisse s'y refléter. » Plus tard, en 1941, son arrière-petit-fils Shoghi Effendi, le Gardien de la foi, le dit ainsi : « Les échecs, les tests et les épreuves, si nous les utilisons correctement, peuvent devenir les moyens de purifier notre esprit, de renforcer nos caractères, et nous permettent d'atteindre de plus hauts sommets de service. »

C'est aussi vrai pour le collectif. Des redistributions majeures de la richesse de la société se sont produites via la guerre, la peste et les révolutions. « Le deuil partagé devient une énergie qui nous lie », a expliqué Soucy, « et un ennemi commun (ce virus) nous unit. » Les êtres humains et les communautés montrent généralement leurs meilleures qualités lorsqu'ils sont soumis à de grandes épreuves. Le stress est normal, voire bénéfique. Les difficultés les plus sombres, si elles sont vues dans un esprit correct, nous donnent l'occasion de briller.

Louis Soucy a offert un banquet de réflexions pour la présentation des Grandes Idées du mois de mai, que ce résumé illustre à peine. Il a terminé par une prière pour tous ceux qui, dans le monde, continuent de souffrir pendant cette période d'épreuve pour l'humanité.


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